La Psychologie

La science de l’activité mentale et de ses composantes

Une discipline générale (Nicolas, 2016 ; Braunstein et Pewzner, 2020)

Etymologiquement, la psychologie provient de l’intégration de deux mots grecs : « psyché » (l’âme) et « logia » (la science).

Historiquement, le terme date du XVI siècle, employé pour la 1ère fois en Allemagne, par Melanchthon (1497-1560), philosophe disciple de Luther.

Aujourd’hui, la psychologie est l’étude de l’esprit sous tous ses aspects, dans toutes ses manifestations : émotion, intelligence, mémoire, relations sociales…

Sa déclinaison en plusieurs spécialités

L’étendue du savoir en psychologie explique son découpage universitaire, en France, dès l’entrée du Master, en « 5 parcours type »

(Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, 1976)

L’architecture et l’appellation de chaque spécialité reste modulable, selon les universités (Décaudain, Ghiglione, 2016).

Psychologie cognitive et de l’éducation

Etude des processus d’apprentissage généraux, de leurs troubles chez les enfants et les adolescents, afin de les prévenir, les évaluer voire d’intervenir auprès d’eux.

Thèmes associés :
troubles cognitifs et du comportement, évaluation des apprentissages, souffrance scolaire, raisonnement et mémorisation.

Psychologie sociale et du travail

Etude scientifique de l’homme en interaction avec autrui, dans un groupe (exemple : équipe de travail) sur le plan de ses émotions, pensées et conduites personnelles.

Thèmes associés :
insertion professionnelle, analyse de poste, gestion des risques psycho-sociaux, santé publique, citoyenneté, culture, recrutement, bilan de compétence.

Psychologique Clinique dynamique et Psychopathologique

Etude scientifique des troubles psychologiques afin d’en comprendre les causes, d’en permettre l’évaluation comme le traitement, via l’étude de l’inconscient.

Thèmes associés :
psychologie dynamique, psychanalyse, pulsion, organisation psychique, psychopathologie, entretien clinique, tests projectifs.

Psychologie du Développement, de l’enfant et de la Famille

Etude scientifique des changements physiques, cognitifs, affectifs et sociaux intervenant au cours d’une vie et des lois générales qui les régissent.

Thèmes associés :
le nourrisson, l’âge préscolaire, l’âge scolaire, l’adolescence, l’âge adulte, grille d’observation, bilan psychologique.

Neuropsychologie de l’enfant à l’adulte

Etude scientifique des fonctions mentales supérieures, des patients cérébrolésés souffrant de perturbations cognitives et émotionnelles afin d’en permettre l’évaluation, la prévention et le traitement.

Thèmes associés :
démence, syndromes démentiels, fonctions exécutives, langage, syndromes neurodéveloppementaux, remédiation cognitive, bilan neuropsychologique.

Un statut juridique spécifique, protégé

Depuis 1985, la profession de psychologue est réglementée et l’usage du titre est défini (Dupont et Lebrun, 2019)

« L’usage professionnel du titre de psychologue, accompagné ou non d’un qualificatif, est réservé aux titulaires d’un diplôme, certificat ou titre sanctionnant une formation universitaire fondamentale et appliquée de haut niveau en psychologie préparant à la vie professionnelle et figurant sur une liste fixée par décret en Conseil d’Etat ou aux titulaires d’un diplôme étranger reconnu équivalent aux diplômes nationaux exigés »

(article 44 de la loi n°85-772 du 25 juillet année 1985)

Après l’obtention du diplôme, l’usage de son titre par le psychologue est soumis :

1) à la déclaration auprès de l’Agence Régionale de Santé concernant son secteur d’exercice (arrêté du 27 mai 1998) : salarié, libéral, mixte ;

2) à la délivrance d’un numéro de référence (ADELI) ;

3) à son adhésion au Code de Déontologie de sa profession (rédaction en 1996 ; réactualisation en 2012) et à ses prérogatives : respect de la personne, compétence, probité, responsabilité, autonomie et intégrité…

Le psychologue et les autres « psy » :

La consultation d’un psychologue ou d’un psychiatre limite le risque d’une prise en charge parfois douteuse et assure les services d’une personne formée
(Journal des Psychologues, 2009, n°260, p. 7)

Son titre lui donne accès à de multiples secteurs d’activité professionnelle (loi 85-772 du 25 juillet 1985) : médico-social, recherche, environnement, santé, travail, justice, transports, police, armée… L’évolution du marché de l’emploi élargit progressivement ses champs d’action.
Son statut lui permet l’autonomie dans l’exercice de ses missions : il n’a pas besoin de travailler sur prescription médicale et s’astreint essentiellement au respect du Code de déontologie des psychologues. D’où son rôle de régulateur privilégié dans les équipes de travail. Il n’est pas soumis à l’inscription dans le Code de la santé.
Ses connaissances s’actualisent via des formations complémentaires, souvent longues et onéreuses (thèse, DU, formations aux psychothérapies, à l’animation des groupes, à l’analyse des pratiques, à l’expertise…). S’il acquière une des formations spécialisées post-universitaires requises, il est qualifié pour pratiquer des psychothérapies ; à défaut, sa formation initiale l’autorise à pratiquer certains types d’entretiens psychologiques.

Médecin en santé mentale, il diagnostique et délivre parfois des traitements médicamenteux psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques ou neuroleptiques) ou propose, dans certains cas, une hospitalisation.
Régulièrement, son approche est de type « curative » vis-à-vis de la souffrance psychique : peu de psychiatres pratiquent la psychothérapie, à titre exclusif ; certains la proposent, en complément du suivi médicamenteux.
Son mode d’exercice est divers : secteur public, libéral, médico-social, en addictologie, en pédopsychiatrie…

L’usage du titre de psychothérapeute est réglementé (article 52 de la loi n°2004-806 du 9 août 2004) et impose :

L’inscription au registre national des psychothérapeutes auprès de l’Agence Régionale de Santé, avant utilisation du titre (Al.1) ;
L’établissement d’une liste mentionnant les formations suivies par le psychothérapeute, disponible au public (Al. 2) ;
Le respect strict de conditions de formation en psychopathologie, théorique et pratique, afin de s’y inscrire (fixation par décret, en Conseil d’Etat) (Al. 3) ;
L’accès à cette formation aux titulaires d’un diplôme de niveau Master en psychologie ou psychanalyse ou d’un niveau doctorat en médecine, exclusivement (Al. 4) ;
Une dispense de cette formation en psychopathologie clinique sous certaines conditions seulement (Al. 5) ;
Des dispositions transitoires pour les professionnels justifiant d’au – 5 ans de pratique de la psychothérapie, à la date de publication du décret (Al. 6).

Seuls quelques établissements de formation en psychopathologie clinique sont agréés, afin de délivrer le titre de psychothérapeute (AFTCC, Ecole Psychologue Praticien…)

Sur le plan méthodologique, il recourt à la théorie et à la technique de la psychanalyse, créée par Sigmund Freud.

Après un travail analytique personnel, ce praticien (psychologue, psychiatre, ou autre) opère une analyse didactique : la cure psychanalytique est fondamentale, les concepts analytiques acquis lors d’un enseignement universitaire étant insuffisants (Lemérer B., 2003).

L’usager doit être vigilant sur la « qualité » de la personne : psychologue, psychiatre ou membre d’une société psychanalytique établie (SPP, SFP, ELP, Cause freudienne…).

Histoire et épistémologie de la discipline

« La psychologie a un long passé mais une courte histoire » :
son autonomisation vis-à-vis de la médecine et de la philosophie ne date que d’un siècle (Parot et Richelle, 2013 ; Braunstein et Pewzner, 2020).

19ème siècle : Naissance de la psychologie scientifique et du model expérimental :

Principes : la psychologie relève d’une « méthodologie scientifique » ; elle est une partie de la science de la vie ou de la biologie.
Intérêts : dégager des lois généralisables de l’esprit humain par l’étude de phénomènes mesurables (ex : vitesse de l’influx nerveux).
Modèles : la méthode expérimentale, l’évolutionnisme et la psychophysique.
Auteurs : Von Helmholtz (1866) ; Wundt (1879) ; Ribot (1879).

Les débuts de la psychologie dynamique et de la psychanalyse :

Principes : l’étude de la pathologie mentale permet de découvrir le fonctionnement de la vie psychique et ses états inconscients.
Intérêts : déceler l’activité de l’esprit échappant à la conscience ou à la volonté directe de l’homme.
Modèles : l’hystérie et l’hypnose, l’automatisme psychologique et le subconscient, l’inconscient et la psychanalyse.
Auteurs : Charcot (1889) ; Janet (1889) ; Freud (1895).

20ème siècle : L’émergence de la psychométrie et du comportementalisme :

Principes : les statistiques permettent la mesure de l’intelligence et l’étude objective du comportement humain devient possible.
Intérêts : isoler la notion de quotient intellectuel et établir les lois dites de l’apprentissage du comportement (conditionnement classique ou opérant).
Modèles : la psychologie différentielle, le réflexe conditionnel et le behaviorisme.
Auteurs : Galton (1869), Pavlov (1897), Binet (1905), Watson (1913), Skinner (1938).

L’apparition de la psychologie de la forme et l’étude des groupes :

Principes : la perception est régie par certaines lois (proximité, symétrie, constance…) et la personnalité se façonne via un contexte socio-historique.
Intérêts : les illusions d’optique, la résolution de problèmes ; l’étude des groupes, de leurs dynamiques.
Modèles : la théorie des champs, le psychodrame et la sociométrie, la théorie de l’attribution, la dissonance cognitive.
Auteurs : Allport (1924), Moreno (1925), Koffka (1935), Lewin (1936), Festinger (1957), Heider (1958).

L’intérêt de la psychologie du traitement de l’information et l’étude de la cognition

Principe : l’esprit n’est pas réductible à des mécanismes physiologiques (de type Pavlovien) ou culturels (de type Freudien) : il relève de la « cognition ».
Intérêts : l’éthologie et la linguistique, l’intelligence artificielle et les neurosciences, la philosophie et l’anthropologie.
Modèles : l’épistémologie génétique, les modèles du traitement de l’information (filtre attentionnel, mémoire de travail et à long terme, biais cognitifs…).
Auteurs : Piaget (1955), Miller (1956), Brunner (1956), Broadbent (1958), Ellis (1962).

Le psychologue en libéral

Le Syndicat national des psychologues (SNP) établit une liste de « critères- qualités » prégnants, afin que le psychologue exerçant en libéral offre une prestation optimale à ses bénéficiaires

La mission du psychologue clinicien libéral « n’est autre que celle qu’il se fixe lui-même » (Moral et coll., 2007) : elle va du conseil à la thérapie. Rigueur éthique et déontologique, capacité psychique et matérielle suffisantes sont nécessaires (Décaudain, 2016).

Délimitation claire de son champ d’intervention

Selon ses spécialités, le psychologue devra définir le début et la fin de ses propres missions (domaines de compétence, de connaissance)

Diversification de ses expériences professionnelles antérieures

Le psychologue doit être capable de faire face à des demandes de prise en charge diverses et variées (expertise concrète, pragmatique)

Capacité d’analyse de sa propre personnalité

L’engagement dans un travail d’analyse personnel voir thérapeutique de la part du psychologue l’incite à mieux saisir sa sensibilité (capacité de décentration)

Encadrement de son exercice auprès d’un confrère

Lors de ses 1ère années d’exercice, la supervision par un collègue senior, plus expérimenté optimisera l’efficacité du psychologue (réflexion sur sa pratique)

Connaissance du réseau pluridisciplinaire

Le réseau médico-social et les institutions de secteur doivent être connus par le psychologue (optimisation de l’offre de soins)

Présentation auprès des autres praticiens de secteur

Le psychologue doit être connu par les acteurs et les corps de métiers du réseau médical, social, scolaire et associatif (réorientation possible).

Encadrement de son exercice auprès d’un confrère

Lors de ses 1ère années d’exercice, la supervision par un collègue senior, plus expérimenté optimisera l’efficacité du psychologue (réflexion sur sa pratique)

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